Institut de Pathologie et de Génétique a.s.b.l.

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Le Professeur Lucien Koulischer nous a quittés ce vendredi 9 avril


S’il y a un Département de génétique médicale à l’IPG, c’est grâce à lui. Il fallait un fondateur, il l’a été.

Formé à la faculté de médecine de l’ULB, il est devenu chercheur en génétique à L’Institut des Sciences naturelles de Bruxelles. La génétique, à l’époque de ce jeune chercheur encore barbu, c’était ce qu’offraient des chromosomes qui ne pouvaient être abordés que par des techniques artisanales. Dans le meilleur des cas les caryotypes, faits de bâtonnets plus ou moins denses et monochromes, étaient les seuls éléments sur lesquels des « voltigeurs » devaient s’appuyer pour établir un diagnostic. Il fallait un œil exercé et une dose d’audace pour trancher et voir les translocations, fusions robertsoniennes ou autres cassures là où elles étaient. Il l’a fait.

Un laboratoire médical gagnait à ce moment une réputation grandissante en région de Charleroi : celui que venait de créer un médecin dermatologue visionnaire, Claude Fievez, rapidement épaulé par son frère Marc. Fin des années 60, Lucien Koulischer a convaincu cet autre fondateur de l’intérêt d’y adjoindre un service de génétique. Ce fut décidé. Mais il lui fallait une caution clinique : Lucien Koulischer a alors convaincu Yves Gillerot, pédiatre à la réputation grandissante, de le rejoindre. Le duo des créateurs était en place.

Tout n’était pas gagné : les règles de la concurrence médicale ont imposé que tout département de génétique humaine soit associé à une faculté de médecine complète. Avec l’appui politique du Ministre Busquin, Lucien Koulischer l’a obtenu. Devenu professeur de génétique à la faculté de médecine de Mons, puis de Namur et enfin de Liège, il a assumé le lien nécessaire, coulé par ailleurs dans le bronze d’un arrêté royal.

La suite est celle d’une croissance : il a construit petit à petit ce qui est devenu le Département de génétique humaine ; un des huit à être définitivement agréés en Belgique et un des plus visibles par l’importance de son activité et de sa créativité.

Il est également celui qui a permis que les procréations médicalement assistées aient droit de cité à Charleroi et Namur hors, une fois encore, du giron universitaire. Le laboratoire alors à Loverval est devenu l’épicentre de cette activité pour des services hospitaliers multiples et locaux mais aussi, un temps, pour ceux de Libramont, Mons, Saint-Vith et Tournai.

Jusqu’au terme de sa carrière académique, Lucien Koulischer a assuré des cours qui ont fait le bonheur de générations d’étudiants qui ont retenu ses commentaires et anecdotes teintées d’humour.

Et après ?

Il a voyagé. Beaucoup ; ramenant de ses périples aux quatre coins du monde – et pas toujours les plus hospitaliers – des séquences filmées dont il a décidé de faire des vrais films. Une seconde carrière. Il lui fallait une « voix off » pour le commentaire ? Quoi de plus simple que de demander à un ancien collaborateur de prêter la sienne !

Des prix nombreux ont récompensé cette collaboration amicale et fructueuse qui n’a connu son terme que récemment.

Lucien Koulischer, c’était encore des cours donnés en Afrique, chez un ancien étudiant, devenu collègue universitaire. C’était aussi un homme riche d’expérience, conseiller au Rare Disorders Belgium. C’était enfin – surtout – le père d’une dynastie qui a vu avec bienveillance passer ses gènes à des enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants nombreux qu’il a eu la chance de connaître.

Il a vécu pleinement quatre-vingt trois ans d’une vie multiple.

Une vie d’une extraordinaire richesse.

Jean-Michel Debry

 

50ans IPGbis

Le Pr Koulischer fut l’un des invités d’honneur lors de la soirée organisée, le 3 mai 2018, à l’occasion du 50 ème anniversaire du Centre de Génétique Humaine